Légende :
- le parcours en bleu est à faire à pied en surface
- les rues grisées sont piétonnes
Grève du 27 Septembre : (Dés)information à la population par SOS-Education.
Snif, snif, ça sent le crypto-libéralisme
Si je résume la vidéo :
La vidéo suggère de ne pas tenir compte de l'avis des syndicats, qui ne veulent que plus d'argent. Mais c'est des idées très ultra-droite, tout ça !
La vidéo suggère de se concentrer sur les méthodes au lieu d'expérimenter. Mais de quelles méthodes parle-t-elle ? Encore une nouvelle expérience, je suppose. L'innovation sans queue ni tête est surtout dû au gouvernement en place, qui est plus intéressé par le fichage des élève dès l'école maternelle que par le contenu des programmes. Un gouvernement qui détruit l'enseignement public pour que les parents se sentent plus en confiance en mettant leurs enfants dans le privé. Un gouvernement qui subventionne le privé.
La mauvaise idée de droite est de sous-éduquer la population, pour que le pouvoir et le savoir reste dans les "grandes" et "hautes" familles.
Mais pour la vidéo, le coupable est tout trouvé : ce n'est pas ceux qui font les programmes, mais les syndicats qui détruisent les méthodes d'enseignement.
Le personnel non enseignant
Qui sont ces "parasites" qui "ne voient jamais les élèves". Le mensonge est là : certains d'entre eux voient les élèves, mais sans enseigner.
Prennons un collège au hasard (un autre là, ou là).
Pour la direction :
Assistant d'éducation (les pions) : 11
Personnel de service (ménage, entretien et restauration) : 11
Une conseillère d'orientation
Personnel de santé :
35 personnes non-enseignants pour 47 enseignants. Mais il ne faut tenir compte que des 12 qui sont ni pion ni assignés à la maintenance ou la restauration, selon la vidéo, ou 8 sans le personnel de santé.
Dans le secondaire il y a 11 876 collèges et lycées. Il faut donc compter une dizaine de personnes par établissement pour obtenir les 126 915 personnes non enseignants dont parle la vidéo.
Et encore, nous ne parlons pas des inspecteurs d'académie et de l'administration liée à l'académie.
Non, le nombre de non-enseignants n'est pas démesuré.
Le nombre d'enseignants et leur salaire
En comparant la France et l'Allemagne, on constate que les enseignants Français sont payés un tiers de moins que les allemands, au coût horaire (la moitié en plus dans l'autre sens). Par contre en France il y a beaucoup plus d'établissements, (surtout en primaire), ce qui augmente les dépenses en entretien et en personnel administratif.
Cette différence s'explique en partie par la densité de population :
En diminuant le nombre d'établissements, il faudrait se déplacer plus pour aller à l'école.
Comparaison France Allemagne :
France | Allemagne | |
Population totale | 63 645 065 | 82 314 906 |
École Primaire | ||
Nombre d'enseignants | 216 654 | 242 969 |
Nombre d'élèves | 4 105 628 | 3 311 285 |
Nombre d'heures annuelles | 926 | 805 |
Salaire annuel moyen (en €) | 39 326 | 62 995 |
Salaire horaire (en €) | 42 | 78 |
École Secondaire | ||
Nombre d'enseignants | 490 955 | 592 011 |
Nombre d'élèves | 5 956 946 | 8 004 828 |
Nombre d'heures annuelles | 637 | 736 |
Salaire annuel moyen (en €) | 42 274 | 72 853 |
Salaire horaire (en €) | 66 | 99 |
Primaire + Secondaire : | ||
Masse salariale du personnel enseignant (en milliards d'€) | 29,27 | 58,4 |
soit par élève (en €) | 2 909 | 5 164 |
Dépense total hors masse salariale du personnel enseignant (en milliards d'€) | 41,2 | 11,6 |
Nous constatons que ce sont les dépenses hors enseignant, qui plombent les comptes de l'éducation nationale. Le problème est que je n'ai pas trouvé ce que c'était précisément, mais voici quelques pistes.
Le nombre d'établissements est plus élevé en France, à cause de la densité de population ; c'est une première cause possible.
En Allemagne, les élèves ne vont à l'école que le matin, et sont censés faire des activités sportives l'après-midi. Ces activités sont à la charge des parents : dans les faits, seuls ceux qui ont les moyens font autre chose que de regarder la télévision. Mais surtout ce système permet d'économiser sur la gestion d'une cantine scolaire.
La contre-partie de cette économie est que les femmes sont quasiment obligées de s'arrêter de travailler pendant 3 ans. Pour peu qu'une femme ait deux ou trois enfants, ça fait une sacrée coupure de l'activité professionnelle. A vous de juger, si c'est un bien ou un mal, mais il n'est pas bon d'être mère célibataire en Allemagne...
La destruction de l'enseignement public
Plusieurs critères sont exposés pour montrer les ratés de l'éducation nationale. Alors que la vidéo accuse les syndicats, j'aurai plutôt tendance à accuser les 20 ans de gouvernements de droites successifs.
Le classement "mondial" des universités
Le classement mondial des universités, correspond à une vision américaine de ce que doit être une université. Comme les universités américaines sont privés, l'intérêt d'un classement apparaît immédiatement.
Notamment les universités américaines obligent leurs enseignants chercheurs à signer du nom de l'université. Mais elle peuvent aussi inciter à publier, quoique soit la qualité de l'article.
Une restructuration des universités françaises a été lancé par le gouvernement actuel, dans le seul but d'améliorer le classement des universités françaises. Ils ont rattachés des écoles d'ingénieur aux universités. Mais cette tentative de coller à des critères américains de notation, n'améliore en rien la qualité de l'enseignement. Tout ça est purement administratif, et encore ! C'est souvent qu'un jeu d'écriture qui ne change rien sur le terrain, pour les enseignants et les élèves.
Le cœur du sujet
"Rien de sérieux n'est envisagé", sauf des les programmes de la gauche. Un gouvernement de droite idéologiquement veut privatiser l'enseignement. Son intérêt est de baisser le niveau du public.
Faire signer une pétition qui dit de ne pas écouter les syndicats, alors que le gouvernement n'a jamais écouter, consulter ou fait quoique ce soit pour améliorer les méthodes d'enseignement, est une ineptie.
La vérité est que les professeurs sont sous-payés, mais qu'ils compensent par des horaires de travail peu contraignant. Mais même au coût horaire, ils sont moins payés que le coût horaire des enseignants allemands. Si on pousse la logique libérale et le concept de l'offre et de la demande, il faudrait plutôt augmenter les salaires des professeurs pour qu'il y ait plus de candidats aux concours et améliorer la qualité des enseignants recrutés.
"Les enseignants s'en foutent si votre enfant est au chômage" : c'est le message passé par la vidéo. C'est plutôt insultante vis-à-vis des professeurs, et ne vise qu'à désolidariser la population française des enseignants. Mais revenons au concept "un bon enseignement fait baisser le taux de chômage", c'est plutôt vrai, l'effet de l'innovation sur une société est toujours bénéfique. Mais c'est présenté de manière égoïste : "votre enfant sera au chômage s'il est mal éduqué". Donc cette "association" nommée SOS-éducation met en avant des valeurs individualistes (mais surtout égoïstes) pour justifier une action collective. Mais votre enfant sera en concurrence avec tous les autres enfants bien éduqués de l'enseignement public ! Cette association porte en elle-même les graines de sa destruction. Mais il faut surtout détecter une mauvaise foi bien de droite qui l'anime.
Une seule solution : votez bien, aux prochaines élections !
Voici en résumé les programmes des candidats sur la régulation d'Internet, HADOPI et la licence globale, d'après un entretien avec les journalistes de FranceTV. Dommage qu'ils n'aient pas été interrogés sur la neutralité des réseaux, la régulation de la SACEM et les licences alternatives (type CC).
J'ai ajouté des petits sigles, dont voici la légende :
Arnaud Montebourg (R+ TG) Internet n'est pas une anarchie : le droit général s'y applique déjà.
Il voit dans HADOPI une volonté des média classiques (comme foxnews) de reprendre la main. Un simple retour à l'avant HADOPI n'est pas suffisant pour répondre au problème de la création.
Solution : "taxation culturelle sur les industries de la culture, par des centimes prélevés sur les bénéfices publicitaires des télévisions privées, les profits gigantesques des fournisseurs d’accès à Internet et les produits industriels diffuseurs de culture comme ceux d’Apple."
François Hollande (R+ H+ LG)
La régulation d'Internet existe au niveau Européen et mondial (OCDE et ONU). "Ces organisations se sont toujours accordées sur le principe d’une gouvernance pluripartite préservant un équilibre entre les Etats, les industriels et la société civile."
FH dénonce le double langage du gouvernement (pour la neutralité des réseaux en parole, contre dans ses propositions de lois européennes)
HADOPI doit être revue ou abrogée. La licence globale peut être une solution. On doit discuter du droit d'auteur à l'ère numérique.
Martine Aubry (H+ LG)
http://www.francetv.fr/2012/la-strategi ... aubry-1989
Favorable à l'abrogation de la HADOPI.
Il faut adapter et renforcer le droit d'auteur.
Contribution forfaitaire obligatoire et modeste au travers des FAI, à discuter avec toutes les parties prenantes.
Lutte contre la contrefaçon industrielle.
Ségolène Royale (LG)
http://www.francetv.fr/2012/la-strategi ... royal-1973
Internet doit être régulé ; le droit d'auteur doit être respecté.
HADOPI est dépassé, coûteux, difficile à appliquer et contournable.
Pour une redevance qui ne soit pas la licence globale.
Alignement de la TVA de la presse numérique sur la presse papier.
Manuel Valls (LG TG)
http://www.francetv.fr/2012/la-strategi ... valls-1987
HADOPI est inefficace, archaïque, et dépassée.
"Internet n’est pas la guillotine de la musique, mais bien un catalyseur."
Il porte l’idée d’une « contribution créative », communément appelée « licence globale » : 2 euros par mois environ en contrepartie d’un accès aux œuvres culturelles.
Mais aussi une « Taxe Tobin numérique », alimentée par un pourcentage des bénéfices de moteurs de recherche.
"Je milite également pour que les grandes œuvres artistiques, notamment littéraires, puissent être disponibles en Open Source." (sic) Il parle de la numérisation des œuvres. Il ne veut pas que Google soit le seul à numériser les livres.
Mais Internet n'est pas son seul axe pour la culture : il propose des Etats Généraux de la Culture.
Jean-Michel Baylet (rien !)
http://www.francetv.fr/2012/la-strategi ... aylet-1981
Il veut réguler Internet, mais il ne semble pas utile d’imaginer une législation spécifique pour Internet en la matière.
Mais le gouvernement ne doit pas ignorer la protection des enfants, le droit à l’oubli, l’usurpation d’identité, la protection de la propriété intellectuelle.
La loi Hadopi doit être reprise pour mieux préserver les libertés individuelles.
Note : il dit à la fois qu'il ne faut pas réguler, tout en énumérant ce qu'il faut réguler, donc pas de "R+".
Maintenant sur le site du Monde, nous avons quelque chose de différent :
Matrine Aubry :
Manuel Valls : Création d'un "Taxe Turbin numérique" (en fait une sorte de taxe Google)
Mais n'oublions pas à quel point les hommes politiques promettent n'importe quoi à chaque meeting, en fonction des personnes qu'ils ont face à eux.
Par exemple, François Hollande n'a pas hésité à promettre l'inverse de ce qu'il avait déjà promis avant l'été.