lundi 27 août 2012

Analyse de l'immobilier en France

L'analyse de l'immobilier en France, montre qu'il y a de fortes croyances dans la population (toutes fausses) :
  • l'immobilier ne baisse pas / monte toujours
  • un locataire n'a plus rien / un propriétaire a une maison quand il a fini de rembourser

Tant que la France avait le franc, effectivement l'immobilier avait une valeur en franc qui augmentait tout le temps. Mais se fut au prix de plusieurs dévaluations tout au long du siècle : 1919, 1922, 1924, 1928, 1931, 1936, 1940, 1945, 1948, 1958, 1969, 1981, 1982, 1983 (dévaluation directe, ou indirecte ; par exemple en remontant le mark).

Oui, dans ces conditions, les français avaient tout intérêt à emprunter et à rembourser sur une période la plus longue possible : une dévaluation interviendrait forcément, et les banques étaient remboursées en monnaie de singe.

Mais avec les allemands aux commandes de la banque européenne, avec leur rigueur légendaire ils vont tout faire pour préserver la valeur de l'euro. Ne comptez pas trop sur une inflation galopante, où votre salaire augmentera plus vite que ce que vous devez rembourser.

Même quand l'immobilier ne baisse pas, il engendre des frais pour qu'il conserve sa valeur. L'entretien, les mises au normes (qui vont devenir de plus en plus sévères), les taxes (d'habitation), les impôts (locaux et fonciers) et les frais de mutation (que vous payez au notaire au moment de la transaction), sont autant de dépenses qui rendent moins rentable l'achat d'un bien immobilier. Si l'acheteur ne compte pas y habiter au moins sept ans, un achat n'est pas rentable. Et encore, avec l'augmentation de l'immobilier ce chiffre a sûrement encore augmenté.

L'austérité à la rescousse des libéraux

L'austérité est souvent présentée comme l'autre solution face à une crise. Les effets recherchés sont les mêmes que lors d'une dévaluation : une augmentation de l'attractivité du pays d'un point de vue purement financier.

Mais cela marche, seulement si le pays qui fait une cure d'austérité est le seul à la faire. Un pays devient plus attractif, si tous les autres restent au même niveau d'attractivité. Reste à savoir, si les pays de l'union européenne se sont unis pour se concurrencer fiscalement, ou s'ils se sont unis pour que les puissances publiques fassent un front commun aux entreprises privées, pour assainir uniquement la concurrence privée...

Vidéos

Voici une vidéo de Philippe Manière qui affirme que l'immobilier ne sert à créer une valeur pérenne pour la nation.

Selon moi, son analyse est la bonne. Mais l'immobilier représente une part non négligeable du PIB. Les propriétaires, ce sont les retraités : la part conservatrice de l'électorat qui vote à droite. Si la droite revient au pouvoir, elle va à nouveau avantager l'immobilier.

BFM, les experts : la bulle immobilière sur Vimeo.

Voici une bonne analyse du marché immobilier et un coup de balaie sur la croyance de la pénurie de logement. La raison de la bulle est la facilité d'obtenir des crédits. Mais qui a créé les prêts à taux zéro ? C'est Sarko ! Le prêt à taux zéro a servi à augmenter la demande sans augmenter l'offre. Selon les principes de l'offre et de la demande, dans ce genre de situation, les prix montent... et nos propriétaires français ont l'illusion d'être riches.

jeudi 23 août 2012

La fusion du CSA et de l'ARCEP : une très mauvaise idée !

La fusion du CSA et de l'ARCEP est une idée absurde !

D'un côté, l'ARCEP s'occupe de réguler les moyens de communication c'est à dire les contenants, et l'autre, le CSA s'occupe de réguler les programmes des chaînes de télévision et des radios, c'est à dire les contenus.

D'un côté, l'ARCEP régule les conflits entre Orange, Bouygues-Télécom, SFR, Illiade-Free et leurs clients. De l'autre, le CSA réguler les conflits entre TF1, France-Télévision, Canal+, M6, et leur public.

Certes, par la force des choses, le CSA avait quelques compétences techniques, car il fallait bien attribuer les fréquences de la télévision et de la radio. Mais ça restait superficiel car le but était surtout d'offrir un panel large de chaînes et de radios aux français. L'ARCEP quant à elle est purement technique. Son but est que le plus grand nombre de français soient atteignables par les réseaux des opérateurs.

Alors qu'avec les chaînes de télévision l'aspect technique pouvait sembler sommaire. En matière de télécommunication, les aspects techniques sont primordiales. Les missions du CSA peuvent aussi concerner les contenus sur Internet sans jamais toucher à l'aspect technique des réseaux de télécommunications.

Par exemple, imaginer que nous ayons une autorité des livreurs de colis, et une autorité des vendeurs par correspondance qui édictent chacune leur règlement dans leur domaine. Pourquoi voudriez-vous fusionner l'autorité des livreurs dans celle de la VPC ? Ou l'inverse ? Ça n'a pas de sens car vous demanderiez à la nouvelle autorité d'être compétente sur deux domaines distincts.

Fusionner le CSA et l'ARCEP n'apporte aucun avantage. Ça ne mutualise rien. Ça ne simplifie rien. Par contre, il y a de réels risques de prise de mauvaises décisions à cause du manque de compétence technique des membres de l'autorité fusionnée.

La volonté de rapprocher l'ARCEP et le CSA, démontre surtout que le Premier ministre n'a rien compris aux rôles des deux autorités. Le CSA peut très bien voir son rôle étendu aux contenus sur Internet sans jamais empiéter sur la mission de l'ARCEP.

Cela donne l'impression que Jean-Marc Ayrault a une vision très "minitel" d'Internet. Il veut qu'Internet soit comme la télévision. Ben non, Internet n'est pas la télévision. Internet n'est pas un minitel amélioré. Internet permet de diffuser comme le fait la télévision, mais il permet aussi à chacun de devenir émetteur vers tout le monde.

Vouloir appliquer des règles très lourdes de grand diffuseur à chaque Internaute est de toute façon absurde.