mardi 4 septembre 2012

Tout serait de la faute d'Internet

Pour ce billet de blog je vais faire simple. Je vais reprendre la critique de Natacha Polony sur les jeux vidéos. Mon contre-argumentaire est recyclable pour n'importe quelle critique anti-jeu-vidéo ou anti-internet.

Jean-Marie Pontaut, commence par nous expliquer que de plus en plus des individus mettent en ligne des vidéos de meurtre, torture et autres horreurs sur Internet. Il n'a pas le temps de conclure, mais on comprend très bien le sous-entendu. Internet et les jeux-vidéo seraient responsables de tous les maux du monde, et notamment de ce qu'a fait Merah.

Rappelons à ces Ayatollah de la moral, qu'avant eux, certaines têtes pensantes de l’Église ne voulaient pas que le bas peuple apprennent à lire, ou pire écrire, que la musique permettait aux jeunes de dansaient en couple (!), le rock et les disques amenaient des danses saccadées dignes de vous-savez-qui, la radio amenait les débats politiques dans le sein même des foyers, que la télé montrait des gens qui se tuent, sans moral et dans la plus grande bêtise.

En son temps, Ségolène Royale trouvait très dangereux de laisser ses enfants devant les "japoniaiseries", telles que Goldorak ou Candy (à la place mieux vaut-il regarder Dallas ou Santa Barbara ? Ou des jeux si peu intelligent tel Une famille en or qui a l'avantage commerciale de ne nécessité aucune culture générale...). (En lien, une critique du livre Ras-le-bol des bébés-zappeurs).

Voici la bande-annonce d'un film de 2001, qui montre bien que la volonté de devenir célèbre grâce à des vidéos-amateur n'est absolument pas dû à Internet, car Youtube n'est apparu qu'en 2005. Dans ce film, le héro sociopathe et meurtrier sans conscience ne rêve que de devenir célèbre en passant à la télé.

Dans la première vidéo, Natacha Polony dit "On va encore avoir des réactions" : merci Natacha de nous prévenir que tu vas troller. Ca n'en reste pas moins du troll sans fondement scientifique concret.

Exactement comme pour le rock, les dessin-animés japonais, et la lecture, les jeux-vidéo en ligne sont la cause de la déchéance des ados français. La nouveauté dans le paysage culturel français est à chaque fois la bonne cible des autoproclamé défenseurs de la morale.

Rendez-vous compte : au lieu d'aller dehors, se confronter aux mille-et-uns dangers (que les parents s'inventent), voilà que le nouveau danger, est forcément ce qui n'existait pas auparavant : les jeux-vidéo et Internet.

Mais voici une bonne vidéo qui tourne en dérision tous les discours qui disent qu'il existerait une addiction aux jeux-vidéo :

De toute façon, la pauvre Natacha se fait bien remettre en place dans la première vidéo. Les jeux-vidéo se vendent bien mieux que le cinéma : beaucoup de monde y jouent, et parmi eux, il y a des tueurs en série. Ca n'est pas un critère pertinent !

Mais au delà de la volonté de protéger nos chers enfants, de quoi voulons-nous vraiment les protéger ? De la réalité ? Vaut-il mieux leur expliquer que les cadeaux viennent du Père Noël, mais qu'ils doivent tout de même remercier leurs grands-parents, pour une raison qu'ils ignorent... Que les chocolats de Pâques sont apportés par des cloches et ne sont pas cachés par les parents. A force de protéger les enfants, seront-il capables un jour d'aller acheter le pain tout seul ?

Il est effectivement légitime de s'alarmer d'une surexposition à la violence, mais pas pour la raison qui paraît "logique". Le danger n'est pas que nos enfants deviennent violent, mais qu'ils croient être des super-héros qui peuvent toujours faire triompher le bien. Ou alors qu'ils s'identifient en victime, et ne sachent que faire si aucun super-héros ne vient les sauver.

Que vont-ils faire s'ils sont brimés à l'école ? Je n'ai jamais vu aucune série apportait une bonne solution, et pourtant là, ça serait intéressant...

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