jeudi 27 avril 2017

Tout ce qui ne va pas avec Mélenchon

Oui, j'ai voté Mélenchon.

Tout ce qui va avec Mélenchon

Mélenchon s'est entouré de plusieurs économistes : Jacque Généreux. 134 économistes ont validé le programme de Mélenchon ! Selon ses économiste ce programme est le seul qui apporte des réponses aux cinq urgences économiques qui sont :

  • la baisse du chômage,
  • la réduction des inégalités,
  • la lutte contre la financiarisation de l’économie,
  • la transition écologique,
  • la réforme des traités européens (qui dépossèdent les États de leurs leviers de politique macroéconomique)

Contrairement aux autres candidats, Mélenchon avait un plan général pour la France :

  • le développement des énergies renouvelables
  • la généralisation du bio dans les cantines

Ces développement sont des investissements vers l'avenir : le développement d'un savoir-faire français va permettre de le vendre aux autres pays.

Mais aussi, pousser l'Europe vers la convergence sociale et fiscale : grâce au Brexit, l'Europe peut enfin ouvrir des discussions pour arrêter la mise en concurrence fiscale et sociale des nations.

Mélenchon a fait des efforts pour élargir son électorat :

  • De "Parti de Gauche" il est devenu "mouvement des insoumis". Il a retiré les deux mots qui font peur : "Parti" devient "mouvement" qui fait plus moderne. "Gauche" est devenu "insoumis", ainsi, les centriste (et peut-être la droite) vont pouvoir voter sans crainte. En plus "insoumis" rappelle "indigné", le mouvement des espagnols et le livre de Stéphane Messel.
  • Les drapeaux rouges ont disparu : le but est de ne pas faire peur aux modérés
  • La Marseillaise a remplacé l’Internationale

Tout ceci prouve que Mélenchon souhaite modérer son discours.

Mais qui aime bien, châtie bien : voici ce qui ne va pas avec Mélenchon.

Le mythe de l'écart de salaire homme-femme

"Comment équilibrer la retraite ? En payant les femmes autant que les hommes !"

Sauf que... les femmes ne sont pas sous-payées...

Tout d'abord, nous vivons dans un monde concurrentiel : si vous êtes sous-payés, vous pouvez changer d'employeur.

Ce qui détermine votre salaire, c'est votre expérience, votre niveau d'étude, votre motivation au travail.

Hors selon les statistiques de l'INSEE :

  • les femmes font plus de temps partiel : moins d'expérience et incompatible avec des postes d'encadrement
  • les femmes ont des interruptions de carrières : beaucoup de femmes s'arrête de travailler pour élever les enfants
  • les femmes sont moins actives (actif = qui travaille ou recherche un travail)
  • les femmes arrêtent leur carrière plus tôt : hors l'expérience permet d'être mieux payé. Cela fait baisser la moyenne
  • certains postes ont des exigences physiques : hors les femmes sont moins fortes, moins endurantes, pèsent moins, sont moins grandes.
  • les femmes font moins d'heures supplémentaires
  • les femmes travaillent plus proche de chez elles : prouvant que les femmes préfèrent un travail plus proche de chez elle à un meilleur salaire, mais aussi que leur champs de recherche est plus petit.
  • les études ne sont pas les mêmes : les hommes s'orientent vers des études scientifiques quand les femmes préfèrent les études socialisantes : infirmière, éducatrice, psychologue... Hors les métiers scientifiques sont mieux payés.
  • etc...
  • etc...

La plupart de ces raisons pour lesquels les hommes sont mieux payé (en moyenne), ne peuvent pas être modifié par une loi ni en cinq ans.

Mais surtout, est-ce réellement œuvrer pour plus de bonheur dans la société, de (par exemple) forcer les femmes à retourner au travail ? Voulez-vous injecter des hormones aux femmes pour qu'elles soient plus fortes et plus endurantes ? Est-ce que ça ne pose pas d'autres problèmes étiques ?

Le (faux) problème de l'écart des salaires ne peut pas être résolu d'un coup de baguette (ou de loi) magique.

Encore faut-il que ce soit réellement un problème ! Un roi a voulu faire une loi qui interdirait au soleil de se lever pendant un jour : Mélenchon voulait faire la même chose avec l'écart de salaire homme-femme !

Le bricolage d'inscrire l'IVG dans la constitution

Je ne suis pas favorable à l'interdiction de l'IVG.

Ceci étant dit, l'IVG n'est pas un droit absolu des femmes. Quand le fœtus commence à être formé vers 3 ou 4 mois, son "droit à la vie" prime sur le droit de sa mère.

Le droit à l'IVG est donc encadré par des conditions. Ne serait-ce que la définition de ce qu'est un IVG me paraît complexe.

Ajouter ce droit dans la constitution me semble inutile (puisque ceux qui le remettent en cause sont minoritaires), et relever du bricolage amateur.

Les quotas de banlieue

Mélenchon proposait de mettre en place des quotas (sans les nommer "quotas") de personnes habitant des banlieues difficiles, pour les embauches de travailleurs.

Cette idée vient du constat que le taux de chômage y est très élevé, et en déduis (faussement) que les entreprises feraient exprès de ne pas embaucher ces personnes.

Tout comme l'écart de salaire, c'est prendre un problème par le résultat dont les causes sont multiples. Mais c'est surtout le manque de mixité sociale dans ces quartiers, le fait que les riches sont découragés par plusieurs facteurs (criminalité, commune peu complaisante avec les riches notamment pour garder un électorat communiste, etc). Tout ça fait qu'il y a une concentration de personne plus enclin à devenir chômeurs.

Le taux de chômage selon le diplôme :

  • sans BAC : 16%
  • avec BAC : 10%
  • BAC+5 : 6%

Au delà du faux problème constaté, les quotas ne sont, de toute façon, pas une solution ! Un employeur cherchera toujours la meilleure personne pour son poste à pourvoir. Toute forme de quota, force l'employeur à prendre une personne non pas pour ses compétences mais pour un critère arbitraire.

La parité homme-femme

Mélenchon dit qu'il ne peut plus aller dans des conseils où il n'y aurait que des hommes.

Or cela sous-entend qu'il y a une forme de quotas dans ces conseils. Un quota ou une "discrimination positive" consiste à prendre quelqu'un pour une raison arbitraire au lieu de prendre la personne la plus adaptée pour un siège.

A partir du moment où des quotas sont mis en place, il y a donc une présomption d'incompétence pour ces personnes qui comble ces quotas. Ça dessert complètement le but d'origine : le quota ne fait que démontrer qu'il doit être retiré par l’incompétence des personnes qu'il met en place.

Conclusion

Mélenchon devra encore faire quelques coupes dans son programme, s'il veut convaincre.

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