mardi 29 novembre 2011

La dette publique de la France

Voici l'histoire du déficit public de la France, (prise sur Wikipédia) à laquelle j'ai ajouté les noms des premiers ministres ou hyper-présidents (pour être dans les critères de Maastricht, il faudrait être au dessus de -3%) :



Voici l'histoire de la dette publique de la France, (prise sur Wikipédia) à laquelle j'ai ajouté les noms de certains ministres ou hyper-présidents (pour être dans les critères de Maastricht, il faudrait être au dessous de 60%, pour la courbe en rouge) :


A la moitié de cette année, nous avons déjà battu le record de progression de la dette de l'année dernière :
  • 31 déc 2009 : 1492,7 milliards
  • 31 déc 2010 : 1591,2 milliards (+ 98,5 en 1 an) record historique 6% du PIB en déficit public
  • 30 juin 2011 : 1692,7 milliards (+ 101.5 en 6 mois) ...
Force est de constater que nous n'avons eu que deux premiers ministres excellents : Lionel Jospin et Dominique de Villepin.

Force est de constater que le pire de nos gestionnaires a été Nicolas Sarkozy. Jamais le déficit n'a été aussi négatif. Jamais président ne nous a mis autant dedans. Jamais président n'a été aussi mauvais.

François Mitterrand à la fin de son règne, nous avait plongé à 5,2% de déficit public. Un laxisme budgétaire, qu'on aurait tendance à mettre sur le compte de sa santé.

Nicolas Sarkozy, en pleine possession de ses moyens, nous a plombé notre dette comme jamais, s'accrochant à son os de la défiscalisation des plus riches, tel un teckel enragé.

Dans son rapport annuel présenté début 2010, la Cour des comptes note que « la dette s'emballe » et pointe, si la tendance se poursuit, un risque de dégradation de la note de la dette publique à l'horizon 2013.

A la différence du ministère des finances pour qui l'aggravation de l'endettement est uniquement liée à la crise, pour la Cour des comptes la montée de l'endettement est aussi due à des phénomènes structurels indépendants de la crise. C'est une manière diplomatique de dire que les réformes de notre président sont  très mauvaises. Quand la cours des comptes parle de déficit "structurel" elle parle bien de la différence entre les entrées et les sorties d'argent. Sarkozy a réduit les dépenses, mais il a encore plus réduits les prélèvements. Le déficit structurel actuel est dû aux réductions d'impôts. L'application coûte que coûte de réduction d'impôts (TVA restauration, ISF et bouclier fiscal, aide à la personne, niche Copé, droit de succession) est très mal venue en période de crise.

"Le coût de la baisse de la TVA dans la restauration équivaut à… huit années d'économies générées par le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite" dit la Cour des Comptes.

Le petit président est entre le marteau est l'enclume, entre son refus de remonter l'ISF et l'impossibilité de monter les autres impôts de peur de perdre son illusoire espoir d'être réélu dans six mois. Sarkozy admirait la décomplexion de Berlusconi vis-à-vis de l'argent. C'est gagné ; il va nous plonger au même niveau d'endettement public.

Nicolas Sarkozy voulait laisser une trace dans l'histoire de France : il y entrera comme le pire économiste, le plus raciste, le plus inculte, Le Président des riches, Le Président de trop comme disent certains livres, Nicoléon le Petit de Victor Hugo, Le Petit Nicolas de René Goscinny et Jean-Jacques Sempé.

"Ce nain va nous faire une France à sa taille" Dominique de Villepin dans la conquête.

mercredi 23 novembre 2011

Effet multiplicateur du crédit et inflation

Dans deux de mes précédents articles j'ai parlé du rôle de la banque centrale dans le maintien de l'inflation et de l'effet multiplicateur du crédit.

Sur internet vous trouverez de nombreux articles vous expliquant comment les crédits donnent l'impression de créer de la monnaie (par exemple sur rue89), et comment la banque centrale limite cette création monétaire. Cette impression de création monétaire est en fait nommé "effet multiplicateur du crédit". La BCE limite cet effet au moyen des réserves obligatoires.

D'un autre côté, la BCE a pour mission de maintenir un taux d'inflation (le plus proche de 2%, mais toujours inférieur). Le moyen qui a été choisi est d'augmenter la masse monétaire. Car selon les théories monétaristes, la quantité d'argent disponible, influence l'inflation.

Pour augmenter de manière "juste" la masse monétaire, la BCE rémunère les réserves obligatoires. Mais est-ce suffisant ?

Étudions l'effet multiplicateur du crédit.

L'effet multiplicateur du crédit

Soit x le taux de réserves obligatoire.
Soit d une somme d'argent que nous allons mettre dans un compte de dépôt à vue.

Actuellement x = 2% en Europe. (notez que 2% = 0,02)

Un dépôt à vue de d, génère un crédit de (1-x)d, qui va donc faire un dépôt dans une autre banque.

Un dépôt à vue de (1-x)d, génère un crédit de (1-x)²d, qui va donc faire un dépôt dans une autre banque.

Un dépôt à vue de (1-x)^n.d, génère un crédit de (1-x)^(n+1).d, qui va donc faire un dépôt dans une autre banque.

Les dépôts successifs sont donc dn = (1-x)^n.d

Il s'agit d'une suite géométrique de raison (1-x), dont la somme est majorée par sa limite d/(1-(1-x)) =  d/x

Un dépôt d générera moins de d/x

Effet multiplicateur du crédit sur la masse monétaire

Soit Mréel la masse de "vraie" monnaie, et Mperçu la masse vue par l'économie au travers des crédits successifs.

Alors Mperçu = 1/x Mréel
Et Mréel = x Mperçu

Actuellement, en Europe, Mperçu = 50 Mréel

Et Mréel = 2% Mperçu

Or chaque euro créé par la BCE, rentre dans le système en tant que "réel". Ils sont automatiquement multipliés par l'effet multiplicateur du crédit décrit ci-dessus.

Pour que le Mperçu augmente d'un certain pourcentage, il suffit d'augmenter du même pourcentage le Mréel.

Or le Mréel, c'est justement les réserves obligatoires ! (Mréel = x Mperçu)

Il suffit donc de rémunérer les réserves obligatoires, pour que la masse monétaire globale augmente du même pourcentage, et induise l'inflation nécessaire.

C'est beau !

Questions subsidiaires

Et l'argent qui part à l'étranger me direz-vous ? Inutile de le rémunérer, puisqu'il n'intervient plus dans la fixation des prix dans la zone euro.

Et les dépôts à long terme ? C'est pareil ; il n'interviennent plus dans la fixation des prix dans la zone euro, sauf si la personne à qui ils sont prêtés, les dépose sur un compte courant. C'est au moment de ce dernier dépôt qu'ils sont pris en compte.

La création monétaire a été privatisée ? Non. Seule la banque centrale crée de la monnaie. L'effet multiplicateur du crédit est une illusion de création, car en face de chaque euro apparemment créé, il y un emprunt. Si on fait la somme des euros apparents et des crédits, on retombe sur la quantité d'euros réels. Il faut comprendre que cet effet est limité (50 fois les euros réels). Même si cette limite paraît haute, les banques ne peuvent pas la dépasser. Mais surtout, nous sommes en permanence proche de cette limite, ce qui annule l'apparent pouvoir de création monétaire des banques que certains leur prêtent, car la monnaie va de compte courant en compte courant : il n'y a plus de "création monétaire" en apparence avec la monnaie qui a déjà été multipliée.

Mais la monnaie est scripturale ? Cela signifie simplement que l'argent n'est pas matérialisé par des billets et des pièces, mais par des nombres écrits auparavant sur des cahiers, et maintenant dans des ordinateurs. Les échanges d'argent entre banques qui sont des échanges de nombres sont scrupuleusement contrôlés par les banques centrales nationales et la BCE. A aucun moment, les banques ne peuvent prêter l'argent qu'elles n'ont pas. Pour accorder un prêt, il y a toujours un temps d'acceptation du crédit. Il est entre autre fait pour que la banque vérifie qu'elle a les fonds pour prêter. De même, tout retrait important d'un compte courant est soumis à une semaine de délai, entre autre pour que la banque puisse prendre ses dispositions (par exemple emprunter, refuser des crédits). Les banques n'ont aucun intérêt à tricher, car elles feraient écrouler le système économique sur lequel elles reposent.

Et donc les banques accumulent sans cesse plus d'argent ? Ce serait vrai si les banques étaient des machines. En réalité, les banques sont gérés par des banquiers et des employés. Ils ont besoin de manger, de dormir dans une maison et de se déplacer. La concurrence entre banque est censé optimiser les coûts des crédits. Les français ont certainement des difficultés à faire jouer cette concurrence, mais ce n'est pas le rôle de la BCE d'y faire quelque chose. Il faut éduquer la population. Quand il y a une accumulation d'argent perçu comme injuste dans une catégorie de métier, le gouvernement peut aussi mettre en place des impôts et réguler certains prix. Mais ce n'est sûrement pas un gouvernement de droite qui va chercher à empêcher ce genre d'accumulations.

Est-il vraiment juste de rémunérer les banques au travers des réserves obligatoires ? Le but de ce système était d'empêcher les rentiers de garder leur argent en sommeil dans leurs bas de laine. En France, les comptes courants ne sont pas tous rémunérés, ce qui est une contradiction avec le but de cette rémunération. Par contre, rien n'empêche une partie de cette rémunération de servir à un revenu universel. En contrepartie, il faudra s'attendre à une augmentation des frais bancaires.

Voici les documents de la banque de France sur la quantité de réserves obligatoires en France et en Europe.

vendredi 18 novembre 2011

La photo la plus chère du Monde

... est moche.



Vous pouvez la voir plus en détail , , et . Son titre est Rhein II et date de 1999.

Adjugée à 4,5 million de dollars, je ne vois pas ce qui justifie ce prix faramineux.

Je ne prétends pas avoir le goût absolu, mais voilà une photo toute bête du bord du Rhin. De l'herbe, un chemin, de l'herbe, de l'eau, de l'herbe et le ciel. Avec un trépied, et un appareil photo tout bête, n'importe qui peut faire la même sur les berges de sa rivière en bas de chez lui.

Car, au fait, l'auteur de cette photographie, Andreas Gursky est allemand. Il n'est pas allé à l'autre bout du Monde pour faire cette photo, il n'a pas été loin au milieu d'une forêt, où la main de l'homme n'a jamais posé le pied, puisqu'il a photographié le chemin. Non, c'est une bête photo lors d'un flânerie sur les bords du Rhin.

Le choix du sujet

Yann Arthus Bertrand est sans doute le photographe le plus célèbre en France. La moindre de ses photos est tout de même plus jolie. Elles sont disponibles pour tout le monde à des prix plus raisonnables. En plus ces photos ont été prises à l'autre bout du Monde.

Sa photo la plus célèbre est celle du Cœur de Voh, en Nouvelle Calédonie.

La prouesse technique

Sur Internet vous trouverez des photos d'une définition incroyable. Elle sont zoomable jusqu'à un fort niveau de détails. Elles sont nommé des gigapixels. Vous trouverez, grâce à google, plein de sites hébergeant ce genre de photos :
- gigapixel.fr : qui a une superbe photo de la façade de la cathédrale de Amiens, entre autre
- gigapixel.com : qui a surtout des photos du Canada, jusquà 10 gigapixels
- paris-26-gigapixel : une photo des toits de Paris en 26 gigapixels. Trouverez-vous le pistolet planqué sur les toit ? Les policiers en train de fumer sur le toit du Petit Palais ? Il parait qu'il y a même une tortue.
- gigapixel-tour : un site qui vous propose de voter pour choisir le prochaine endroit où ils vont faire une photo gigapixel. Dernier record un photo de Cannes en 65 gigapixels
- yosemite-17-gigapixels.com
- harlem-13-gigapixels.com
- sevilla111.com Séville en 111 gigapixels
- L'intérieur de la Cathédrale Saint Paul à Londres

Vous trouverez encore plus de liens sur la page wikipedia.

Des photos encore plus chères à produire

Encore plus chère à produire que la photo précédente, ce sont les photos de satellite, et de sonde interplanétaires.

Tout dépend comment on fait le calcul, mais Hubble est sans doute l'un des appareils photo les plus chers qui soit. Son emplacement actuel, a été très dur à atteindre. Ses manipulateurs sont des scientifiques, largement mieux payés que le photographe de la photo du Rhin. Et il fait de magnifiques photographies, dont on peut acheter les posters.

Encore plus haut, encore plus loin et sans doute encore plus chères, les photos de sonde sur mars.

Et plus loin, les autres planètes du système solaire et leur satellites : Jupiter, Io, Europa, Saturne, Uranus, Neptune, Pluton, etc...

Bien moins chère que les photos dans l'espace, vous avez les photos de microscope électronique.

Mais pourquoi cette photo est-elle si chère ?

Dans cet article, Pierre Cornette de Saint Cyr tente de nous l'expliquer. En fait, il ne donne aucune raison. D'habitude, les directeurs de galerie ont une histoire à raconter autour des œuvres d'art, mais là rien. Les intervieweurs se sont visiblement trompés de personne.

Ce que j'en comprends, c'est que c'est génial parce que c'est Gursky qui a appuyé sur le bouton... Permettez-moi d'être convaincu qu'il y a plus d'art dans la photo de mon filleul au parc Astérix, que dans cette photo de Gursky.

Les articles de phototrends sont plus convaincants (l'article sur le tableau la photo la plus chère du Monde et sur Andreas Gursky). Mais on se rend surtout compte, que Rhein II est loin d'être sa plus belle photo. Le site Déco-Design me conforte dans cette idée. D'ailleurs ses autres photos semblent être des photo-montage. Le site Focus-Numérique le confirme d'ailleurs, tout en donnant une taille plus précise, 155,6 x 308,6 cm, alors que les autres sources parlaient de 2 mètres par 4 mètres.

Le Figaro part dans des envolées lyriques. Il souligne, entre autre le vert de l'herbe, qui n'a pourtant rien d'exceptionnel en Allemagne.

Le contexte économique ou comment faire de la politique avec de l'art

Comme l'a si bien affirmait John Maynard Keyness, le problème de la vision du libéralisme classique, c'est qu'il se fourvoie totalement sur les comportements des gens (qu'ils nomment "agents économiques"). Les gens ne font de l'épargne à la fin du mois, que s'ils n'ont pas réussi à tout dépenser par exemple. Les vrais hommes réels n'ont pas le comportement rationnel que voudrait le libéralisme classique. Cet homme imaginaire est nommé "homo œconomicus", pour se moquer du libéralisme.

Lors de la vente aux enchères de cette photo, il y a eut treize records qui ont été battu. Tout ce que cela prouve, c'est que les riches (les 1%) ont beaucoup trop d'argent (on le savait déjà), et qu'ils ont tellement d'incertitudes dans l'avenir qu'ils préfèrent placer leur argent dans de l'art.

Rhein II est vraiment loin d'être la plus belle ou la plus originale photo de Gursky.

Jamais les riches n'ont été aussi riches, si peu imposés, et n'ont jamais fait si peu avec leur argent. La logique économique voudrait qu'on les impose plus, car la relance, ne peut venir que de ceux qui consomment : les pauvres, et pas les riches actuellement.

Aux enchères, un objet n'a de la valeur que si deux personnes le veulent.

lundi 14 novembre 2011

Les poncifs du développement personnel

L'un des buts du développement personnel, est de vous motiver pour atteindre un but. La dérive de développement personnel exploité par certains coach, et de rendre votre motivation dépendante d'eux.

Je suis récemment tombé sur cette vidéo :


Réussir en amour - Interview de Paul Dewandre et Daniel Alleman.

Cette vidéo est tellement rempli de poncifs et lieux communs que je n'ai pas pu résister à en débusquer les loups.

"Si les bébés n'ont pas d'affection, ils meurent"

Sans oublier le "scientifiquement prouvé" qui vient avec ! Il y a plusieurs couches dans cette affirmation.

En se servant d'une expérimentation (plutôt glauque), notre femme-coach nous assène une énorme erreur de raisonnement : la généralisation d'un cas particulier. Peu importent les conditions de l'expérience, elle saute pour dire "tous les bébés ont besoins d'amour", puis "l'Homme a besoin d'amour". Quels fabuleux raccourcis !

Mais revenons aux expériences. Selon la légende, des bébés qu'on aurait seulement nourris et changés, seraient morts. La seule expérience raisonnable dont j'ai trouvé la trace a été faite sur des singes par Harry Halow. Mais que prouvent ses expériences ? Que ce n'était pas l'amour qui était important, mais ce que l'enfant apprend. L'attention qu'on porte à l'enfant, permet à l'enfant d'apprendre le langage en écoutant sa mère et son entourage, à se comporter en société. Le singe (et l'homme) étant un animal social, sa survie dépend de son intégration à un groupe.

Nous touchons du doigt la controverse de l'innée et de l'acquis : ce qu'on apprend est-il plus important que notre héritage génétique ? La réponse la plus raisonnable est de dire que les deux sont tellement indissociables qu'il est impossible de répondre. Or chacun a sa conviction personnelle sur le sujet, qui est fortement lié à sa conviction politique (droite = innée, gauche = acquis).

Quand nos coach interprètent  le résultat de cette expériences, ils comprennent mal "Mother Care" en anglais, qui peut être traduit par "amour maternelle", mais qui est utilisé dans son sens littéral "Soins prodigués par la mère". Même les anglophones font l'erreur, ce qui montre que ce n'est pas un problème de traduction, mais bien d'interprétation.

Malgré ce que nous répètent à longueur de temps les chansons du Top 50, l'amour n'est en aucun cas essentiel à l'homme. Par contre, il est capable de déclencher des actions qui surpassent la priorité de toutes les autres, ce qui est autre chose qu'un besoin.

Manque d'amour ou dépression

Un état dépressif est souvent induit par plusieurs échecs. Une succession d'échecs n'a pas grand chose à voir avec l'amour, sauf si vous avez l'impression que vous avez absolument "besoin" d'amour. Mais une dépression peut aussi venir d'une accumulation venant de plusieurs domaines : boulot, loisirs, accidents, etc...

Souvent la dépression est accompagné d'une baisse de forme, et d'un manque de sommeil : le fait d'être accompagné, ne signifie pas que l'un est la cause de l'autre. La cause peut être la même : un problème au boulot, vous incitera à rester plus tard. Stress, fatigue, et échecs successifs dans le boulot, donnera sûrement une dépression.

Voir son compagnon comme un soutien moral, est effectivement très utile en cas de dépression. Malheureusement, toutes les relations de couples ne sont pas ce genre de relation. Notre coach fait de son cas personnel un cas général.

Les esquimaux ont 43 mots pour décrire la neige

Déjà, le français a plusieurs mots pour décrire les relations d'attachement :
- ami, petit-ami, frère, sœur, collègue, ...
- aimer, adorer, apprécier, respecter, détester, indifférer, honorer, ...

Mais surtout les esquimaux n'ont pas 43 mots pour dire "neige". D'abord de quels esquimaux parle-t-on ? Ceux d'Alaska, de Suède, de Finlande, de Norvège ou de Sibérie ? Et même en Alaska, ils n'ont que deux mots pour dire neige : la neige en l'air qui tombe, et celle au sol. Et encore, même en Français, nous avons plein de mots pour désigner la neige sous toutes ses formes : neige, flocon, aiguilles, congère, givre, verglas, glace, soupe, gobelet, poudrerie, blizzard, avalanche. Si je cherche bien, je vais en trouver plus de 43.

Mais les langues esquimaux sont comme l'allemand : elles peuvent former des nouveaux mots en les collant entre eux. Ainsi le nombre de variantes possibles dépasse les mille, bien au delà des 43 mots annoncés.

En plus, des mots assemblés peuvent désigner indirectement de la neige. Par exemple, le mot formé à partir de  "matériel pour habitation", désigne la neige qui va servir à fabriquer un igloo. Doit-on alors le compter ?

Caresser peut nous guérir de certaines maladies

Les bien-faits du massage sont indéniables : cela fait circuler le sang, permettant de chasser l'acide lactique responsable des crampes.

Mais là dessus ils sautent sur des conclusions sur la monogamie "naturelle" de l'homme. Comme le souligne David P. Barash, docteur en psychologie et zoologie, l'homme serait le seul animal sur Terre à être monogame (ou tout au moins à ne jamais tromper sa femme). A travers l'histoire, de nombreuses cultures sans liaison entre elles, ont développé, des caractères monogames et polygames. Le fait que la culture qui ait "gagné" soit monogame, ne prouve en rien que la monogamie soit le "naturel" de l'homme (le principe de "naturel" opposé à "artificiel", c'est à dire "fait par l'homme" est toujours très amusant quand on parle de l'homme). Et encore, l'existence du divorce et des histoires de maîtresses dans le placard à la Vaudeville prouve que nous ne sommes pas monogames tout au moins à vie.

L'amour est-il le propre de l'homme

Ce qui se dégage de cette discussion entre personnes condescendantes, c'est une volonté de sublimer l'être humain. Un discours qui saute d'une portée humaniste à la limite de la religion à l'opposé, purement biologique et hormonale sans aller jusqu'au bout du raisonnement qui dirait que nous ne sommes guidés que par des réactions chimiques : pour un humaniste, l'Homme doit garder sa liberté de pensée, ne rigolons pas avec ça !

En fait l'amour n'est pas le propre de l'homme. La plupart des oiseaux fabriquent à deux leur nid, puis nourrissent à deux les oisillons.

Difficile de défaire le lien entre cause et effet en zoologie depuis Darwin. J'ai toujours tendance à dire "la raison de l'existence de l'amour et de permettre d'élever, nourrir et protéger les enfants", alors que Darwin dit que c'est l'inverse : "ceux sont ceux qui ont développer le lien d'amour, qui ont permis à leur progéniture d'exister et de se développer."


Conclusion

La philosophie de comptoir à la télé a encore de beaux jours devant elle.

mercredi 9 novembre 2011

Une pièce étrangère ressemble à l'euro

 Je me suis fais refiler une pièce étrangère qui ressemble à celle de deux euros, si on la prend sans faire attention.


Visiblement la pièce  vaut  10 "spirale O".


Vu la gravure du temple et la forme de l'écriture, j'ai fortement suspecté la Thaïlande comme étant à l'origine de ce crime. Et bingo, c'est bien ça ! Il s'agit d'un pièce de 10 bahts. La personne représentée sur la pièce est le roi de la Thaïlande : Rama IX.

10 bahts valent en ce moment 0,2356 euros. La valeur oscille entre 27 et 19 centimes d'euro. La substitution d'une pièce de deux euros par une pièce de 10 bahts, une opération très rentable, sans prendre en compte le prix du voyage.

Il faut tout de même ramener un bon millier de pièces de Thaïlande pour rembourser son voyage.


Vu que la taille est exactement la même, et que les métaux semble aussi être les mêmes, je me demande dans quelle mesure les distributeurs automatiques peuvent se faire berner.

Faites attention quand on vend rend la monnaie !

mardi 8 novembre 2011

Le français comme on le parle

Voici un article pour basher les parisiens pédants (uniquement les pédants) qui aiment bien expliquer aux provinciaux (mais aussi aux parisiens extrapériphéros) comment parler leur propre langue.

L'académie française

L'académie française l'affirme elle-même : le français est une langue vivante. Aucune loi n'oblige à parler ou à écrire parfaitement le français tout le temps. Temps que les fautes et les néologismes ne gênent pas la compréhension il n'y a pas lieu de reprendre toutes les fautes.

L'apparition de néologismes est essentielle pour la vie d'une langue. Certains néologismes académiques prêtent à rire comme "cédérom". Je vous inciterais plutôt à faire comme moi : préférez utiliser le néologisme qui vous plaît. Car plus il est utilisé, plus il a de chance de faire son chemin jusqu'aux dictionnaires.

Mais la qualité doit primer

Ceci dit, la moindre des politesses pour celui qui veut être lu, est d'écrire en français correct. Si vous êtes lu par un million personnes, et que cinq cent mille perdent une seconde parce qu'ils butent sur un mot mal orthographié, vous avez fait perdre cinq cent milles secondes, alors que vous avez économisé 20 secondes de relecture. Plus vous êtes lu, plus vous vous devez d'être rigoureux dans la qualité de ce que vous produisez.

Monter en haut ou descendre en bas

"Où veux-tu qu'on monte ?" "Es-tu déjà monté en bas ?"

La langue française n'est pas comme le japonais : elle a horreur du vide. Un japonais est capable de vous faire une phrase complexe avec un seul mot, qui n'est même pas un verbe. Du coup, tout est très contextuel. S'il dit "froid", cela peut vouloir dire "ce que je viens de toucher est froid" ou "ce que je regarde a l'air froid" ou si vous parliez d'un séjour au ski, "j'ai froid rien qu'en y pensant".

Le français, au contraire, préfère qu'une phrase soit complète, avec un sujet, un verbe et un complément. Les allemands sont pires que nous, car ils aiment bien ajouter deux ou trois adverbes dans leur phrase: "Je vais bien volontairement promptement en haut." Cette volonté d'alourdir adverbialement les phrases, se retrouve chez nos voisins les belges, dont on aime bien se moquer de leur "une fois".

Mais en plus de cet argument, je rajouterais que "monter en haut" signifie que je ne m'arrêterai pas au milieu. "Monter en haut de l'échelle", "Monter en haut de l'escalier", ne sous-entend pas qu'on ne va pas s'arrêter au milieu de l'échelle ou de l'escalier.

Les expressions "sortir dehors" et "entrer dedans", n'ont pas l'avantage du milieu. Pour ces expressions, c'est bien l'horreur du vide qui appelle un complément de lieu.

L'art de prononcer comme ça s'écrit

Cresson, se prononce-t-il "cr-é-sson" ou "cr-eu-sson" ? La prononciation "cr-eu-sson" est prédominante dans le nord de la France.

La première fois que j'ai entends prononcer le nom d’Édith Cresson, j'ai eu mal aux oreilles. Le parisien me dit : "Ben, oui ! Un "e" devant une consonne doublé, se prononce "é"."

Sauf que rapidement, on apprend qu'en français il y a plein de mots qui ne s'écrivent pas comme ils se prononcent. Certains mots ne se prononcent pas comme ils s'écrivent. Et bien pire, pour certains mots, on ne peut pas savoir comment ils se prononcent en les lisant.

Prenez, par exemple le verbe "ressembler" : le premier "e" ne se prononce pas "é" malgré le double "s".


"Oignon" est l'exemple typique de mot qui ne se prononce pas comme il s'écrit.

Moins connu, "chuchoter à l'oreille" s'écrit "susurrer" avec un seul "s" consécutif et deux "r", bien qu'on aurait envie de l'écrire "sussurer".

La prononciation de "ill"

Si vous regardez "ville" et "fille", vous ne pouvez pas savoir comment ils se prononcent, sans les connaître. Et il y a quasiment autant de mots en "-ill-" qui se prononcent "iL" que "i mouillé".

Prononciation en "iL" :
abbevillien, achillée, bacille, bidonville, billevesée, bougainvillée, clémenvilla, codicille, cyrillique, decauville, distiller (distillerie, distillation, …), fibrille (défibrillateur, etc..), fringillidés, gille, Gilles, imbécillité, lilliputien, maroilles, maxille, pénicilline, pusillanime, scille, spirillose, stillation, tillandsie, vanilline, vaudeville, verticille, vexille, vieux-lille, villafranchien, village, villégiature

Les dérivés de mille : million, billion, trillion, quatrillion/quadrillion, quintillion, sextillion, …


Les formes avec un "i" ajouté au debut du mot devant un "l", comme illégal, illicite, illico, illisible, illogique, illusion (désillusion), illettré, illustre, etc…

Les mots étranger importés : fillér, lapilli, schilling, tephillin, thriller, villa, williams, chinchilla

En nom propre, toutes les villes qui contiennent le mot "ville" et "Lille", et le département "Ille-et-Vilaine".

Prononciation en "i mouillé" :
Tous les mots contenant les formes suivantes sont mouillés (dont le mot mouillé, lui-même) : "-ouil-" "-euil-", "-ail-", "-eil-".

portail, chandail, ail, fiançailles, funérailles, maille, rail, railler.
soleil, vermeil, réveil, corbeille, veiller, réveiller, oreille.

cerfeuil, fauteuil, deuil, veuillez, feuille.
œil et œillet (et les dérivés qui sont les seuls mots à s'écrire "-œil-". Une prononciation qui ne saurait être une règle)
fenouil, grenouille, fouiller, mouiller, trouille.

Un cas particulier : "aiguille" car ce mot aurait dû avoir un tréma sur le "u".

Et enfin les "-ill-" mouillés :
famille, gentille, fille, vanille, pupille, habiller, ciller, babiller, briller, barillet, spirille, vaciller, zorille, gorille, manille (manillon, ...), anguille.

 Les mots étranger importés récemment : cigarillo, guérilla, manzanilla, tortilla, Castille.

La prononciation des doubles consommes et les consonnes finales

Le parisien est formel : il ne faut pas prononcer les doubles consonnes et les consonnes finales.

Et pourtant, la prononciation exacte de "exact", fait entendre le "t".

Le double "g" de "suggérer" se prononce bel et bien, car le deuxième "g" n'a pas la même prononciation que le premier. Exactement comme dans "succès", "successeur", "Occident", etc...


Il est admis que le "t" de "vingt" soit prononcé dans certaines régions.

Le "but" est souvent prononcé avec "t". Le mois "août" aussi.

Le mot "déficit" est un mot d'origine latine, mais francisé à cause de l'accent. Son "t" final est prononcé.

Le mot "os" se prononce bien avec un "s", mais perd miraculeusement ce son au pluriel.

Le mot "mœurs" lui garde son "s", car ce mot est toujours au pluriel.

L'adjectif  "abrupt" est prononcé avec son "t", même au masculin.