Le changement ? Finalement se sera plus tard !
Comme un sentiment de déjà vu, nous prenons un grand industriel des droits d'auteur pour le coller chef d'une commission Théodule ; Patrick Zelnik (producteur, éditeur de musique), Denis Olivennes (ex-directeur de la FNAC, premier vendeur de disques et livres de France, vend aussi des DVD et des logiciels) ou Pierre Lescure (Ancien directeur d'Universal, Canal+, CanalSat, qui diffuse en exclusivité à la télévision, séries, films et match de foot).Ainsi, il va pouvoir faire semblant d'écouter tout le monde et rédiger des recommandations à sa sauce. Olivennes n'avait carrément pas reçu les associations de consommateurs, préférant un accord direct entre les fournisseurs d'accès à internet et les éditeurs (dans des conditions douteuses). Zelnik a écouté mais pas entendu l'UFC-Que-Choisir, première association de consommateurs en France.
Le gouvernement peut ensuite piocher comme il veut dans ces propositions. Zelnik avait accouché d'une seule proposition valable : la mise en place d'une gestion collective pour le streaming, qui aurait permis au sites web français d'avoir des dépenses fixes sans avoir à négocier avec la multitude de petits éditeurs de musiques, de films et de séries. C'est la seule proposition qui n'a pas été retenue. Toutes les autres ont été appliquées.
Les portes tournantes, tournent et tournent encore !
"Revolving doors" (ou portes tournantes) est une terme anglais pour désigner le phénomène de conflit d'intérêt où des dirigeants du secteur privé font des incursions dans des commissions du secteur public avant de retourner dans le secteur privé.A l'image de Christine Albanel, ancienne ministre de la culture qui a porté HADOPI 1, elle est devenue directrice exécutive chargée de la stratégie contenus chez France Télécom (et donc Orange, premier fournisseur d'accès à Internet en France).
Pour Zelnik, c'était moins subtil, il est l'éditeur musicale de Carla Bruni (femme de Nicolas Sarkozy si vous vivez sur une autre planète), et farouche soutien à la loi HADOPI.
Pierre Lescure, que dire ? Son avantage est de ne jamais avoir parlé de la loi HADOPI. Mais c'est l'ancien directeur d'Universal, Vivendi, Canal+. Il a 67 ans : va-t-il vraiment comprendre ce qu'est Internet ?
Il est au comité d'administration de Kudelski dont la filiale bien connue des bricoleurs de décodeurs pirates de canal+ s'appelle Nagravision. Comme conflit d'intérêt, on ne peut pas faire plus gros. Mais il est aussi aux comités d'administration ou de surveillance de Lagardère, Thomson SA, Havas et Le Monde : toutes cette industrie du contenu qui a intérêt à ralentir le développement des nouvelles entreprises.
Un âge canonique et une méconnaissance chronique d'Internet
La fracture numérique n'est pas territoriale comme l'annonçait pompeusement Jacques Attali, elle est avant tout générationnelle.L'ancienne génération n'arrive pas à concevoir qu'on puisse trouver autant de contenu gratuit sur Internet. A l'image de Morandimi sur Direct 8 qui a dit à propos du Golden Show : "ça m'étonne les gens qui passent des heures à bosser là-dessus, juste pour le mettre sur Internet gratuitement". La réponse du Golden show : "C'est vrai, on est con. En plus, ça fait dix ans qu'on le fait."
Les progressistes d'hier sont les conservateurs de demain
...ainsi va le Monde.Au lieu de choisir quelqu'un de neutre ou qui s'y connaisse en nouveaux média, François Hollande a choisi un représentant des anciens média qui en plus est très âgé, pour policer les nouveaux média : c'est ridicule. Autant nommer Hitler comme juge au tribunal de La Haye.
Pierre Lescure a peut-être été jeune... dans sa jeunesse, mais les enfants du rocks ça date un peu : cette émission qui est né il y a trente ans, est inconnue des moins de trente ans justement. Pierre Lescure est ancré dans bon nombre d'entreprises françaises qui sont loin d'être les plus petites. C'est un représentant du mal français : de grosses entreprises qui par leur grosseurs ne peuvent pas être innovante.
"Pourquoi Facebook et Google n'auraient pas pu naître en France ?" Parce que nos politiques pensent d'abord aux grosses entreprises, et ne voient pas que les petites entrerpises d'aujourd'hui peuvent devenir les grosses entreprises de demain. Sauf que Google et Facebook, ne sont plus de petites entreprises : elles sont parmi les plus grosses au Monde. Le numérique n'est plus une nouvelle technologie ni une technologie d'avenir : c'est maintenant, nous sommes en plein dans l'âge numérique. Continuer à écouter les anciens média pour réguler le numérique est déconnecté de la réalité et ne peut que mettre la France en retard.
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