vendredi 16 septembre 2011

Jean-Michel Jarre contre Internet

Jean-Michel Jarre (ou JMJ pour les intimes) colporte ses idées sur Hadopi :


Jean-Michel Jarre et l'Australie :



Ce n'est pas la première fois qu'il parle de la HADOPI, de la faune australienne et de ses idées sur le sujet. Mais profitons de cette fois-là pour descendre ses arguments.


Jean-Michel Jar Jar Binks ne sortira sans doute pas son single, et c'est tant mieux !



Qui est Jean-Mimi ?
Si vous avez moins de 20 ans, vous découvrez ce faux jeune à la chevelure sortie tout droit des années 1980s. A se demander s'il n'a pas aussi les baskets à la McGyver qui vont avec.

Avant Internet (1994 pour le grand public) et avant même que des ordinateurs 8bits envahissent les maisons vers les années 1980, ce musicien utilisait les synthétiseurs pour sortir des sons futuristes à l'époque et jamais entendus. Il est devenu la référence de la musique électronique pour le grand public français des années 1970.

Ce qu'il faisait sur des synthés hors de prix de l'époque, n'importe quel musicien peut le faire maintenant. (Voici un exemple au hasard) JMJ a donc profité temporairement d'avancés technologiques pour se distinguer des autres compositeurs de l'époque.

Quand Jean-Michel Jarre disait "Piratez-moi !"

Les fournisseurs d'accès à Internet ne doivent pas payer

Les fournisseurs d'accès à Internet (ou FAI) sont des intermédiaires techniques (et devraient le rester, mais c'est un autre débat). C'est à dire qu'il fournissent aux clients des tuyaux pour que les informations passent, mais qu'ils ne sont absolument pas responsables de ces informations. Au nom de quoi, devrait-il être faire payer leur client, un surplus ?

Les FAI ne sont pas les "fournisseurs de données" comme le dit JMJ, mais des transporteur. C'est comme si on demandait à la poste de payer les artistes parce que certains colis peuvent contenir des CD et des DVD de musique : il n'y a clairement aucun rapport, car Internet ne sert pas qu'à transporter des données illégales.

Le chiffre d'affaire des fournisseur d'accès est plus proche du demi milliard que des prétendus plusieurs milliards de JMJ. Free du groupe Iliad a un chiffre d'affaire 431 millions d'euros pour 2010. Mais ce chiffre d'affaire sert à payer des gens qui travaillent réellement aujourd'hui, et l'infrastructure du réseau. Est-il juste de prendre une part pour quelqu'un qui a travaillé une fois il y a 70 ans ?

Heureusement, la loi est là pour nous protéger. Il est interdit de faire payer une activité illégale. Tant que les internautes sont considérés comme des pirates, il est impossible de faire payer les FAI. Pour pouvoir les faire payer, il faut d'abord légaliser tous les échanges de fichiers musicaux sur Internet.

Approximation de la licence globale

Je suis contre la licence globale, mais pour d'autres raisons que JMJ.

La licence globale ne consiste pas à remplir son caddieTM pendant un mois de marchandise d'un supermarché. Contrairement aux marchandises d'un supermarché, la musique est immatérielle. C'est plutôt avoir le droit d'entrer dans une exposition est d'avoir le droit de photographier tout ce qu'on voit, sans les toucher. C'est ce que tout le monde fait tout le temps, sans rien payer de plus que le droit d'accès à l'exposition.

A bas la "valeur" de la musique

Ce qui est aberrant, c'est le privilège des auteurs et compositeurs de musiques. Soyons honnête, certaines paroles ne cassent pas trois pattes à un canard.

Je suis pour que le législateur se penche sur les droits d'auteur, mais pour q'il rééquilibre le système entre intérêt de ceux qui détiennent les copyrights et intérêt public. La balance penche trop du côté des copyrights.

Mon plombier, qui est un artiste reconnu dans mon quartier, malgré sa grande maîtrise du chalumeau, n'est payé que pour le robinet qu'il vient d'installer. Imaginez qu'on paie ses héritiers 70 ans après la mort du plombier. C'est ce qui se passe pour la musique.

Alors que des paroles de chansons peuvent parfois tenir sur une feuille de PQ, il m'est difficile de concevoir que ce travail mérite une rémunération aussi longue. C'est une insulte à tous les employés de France.

Approximation sur les brevets

En fait les brevets ont une durée de vie de vingt an à condition de les renouveler tous les ans. Je suis tout à fait pour rapprocher les droits d'auteurs vers le système des brevets, ce qui serait beaucoup plus logique. Le renouvellement doit être une action active et payante de la part de l'auteur, pour éliminer tout ce qui n'est pas rentable.

Ramener les droits à vingt ans encouragerait aussi la création. Au lieu de les diminuer, le conseil européen des ministres a validé contre tout avis démocratique, un allongement de la durée à 70 ans, avec effet rétroactif. La création, se servant de l'existant pour créer de nouvelles œuvres : nous assistons à une prise d'otage de la culture, et un frein majeur à l'innovation.

Mona Lisa

Mona Lisa vaut chère, car elle est unique. Par contre, les photos de La Joconde qui la reproduise très fidèlement sont elles libres de droit (même si les musées ont tenté d'inventer des "droits d'auteur" sur les œuvres de leur collection). Mais ce qui coûte le plus cher, est sans doute l'entretien et la restauration du tableau.

Jean-Michel Jarre a vendu lui aussi un disque unique, mais n'a pas réussi à le vendre aussi cher, très loin de là. On peut comprendre qu'il garde de la rancune contre ce tableau.

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