mardi 28 juin 2011

Les retraites : à problème simple, solutions simples

Mettons-nous en situation :

   Les actifs paient une cotisation en fonction de leur salaire pour que les retraités touchent leur pension.


Le Problème

   Une forte augmentation du nombre de retraités déséquilibrera le système des pensions de retraite.


Les solutions

Voici les actions évidentes (nous verrons plus loin comment y parvenir) :
 - augmenter le nombre d'actifs
 - augmenter les cotisations des actifs
 - baisser le nombre de retraités
 - baisser la pension des retraités

La "bonne" solution consiste sûrement à mélanger tout ça.

Y a-t-il vraiment un problème ?

Remarquez que la solution la plus simple est de baisser les pensions. Le but des pensions était avant tout d'assurer un minimum retraite. Or aujourd'hui, les cotisations servent à payer des retraites fabuleuses.

L'équilibre est pourtant facile et immédiat à atteindre : zéro euro de déficit. Si le système de retraite n'a pas collecté assez d'argent, un plafond des pensions est fixé de manière à atteindre l’équilibre. Ainsi, seuls les grosses pensions sont pénalisées.


Repousser l'âge de la retraite ?

L'idée semble séduisante : elle augmente le nombre de cotisants en baissant le nombre de pensionnés : tout bénef !

Hélas, repousser l'âge de la retraite transfert les dépenses sociales des retraites vers l'assurance maladie et l'assurance chômage. Les plus de 55 ans sont en effet les plus touchés par le chômage et les maladies.


Importons la main d’œuvre


Pour cela il faudrait inciter l'immigration. Contrairement à ce que croit certains partis à droites (enfin tous, maintenant !), la France n'est pas si attractive qu'il veulent le croire. Avant de "choisir" l'immigration, il faut en avoir les moyens. Pourtant, les pays qui seraient potentiellement intéressant, ont justement une population très jeune. Ce qui augmenterait la population cotisante en France.


Faire travailler l'étranger là où il est

C'est la tactique du Japon et des USA qui ont fortement développé le système par capitalisation. Mais soyons honnête, sur leur territoire nationale, ce système ne fait que reproduire le système par répartition : l'argent des futurs retraités est investi dans des entreprises dont les bénéfices servent à payé les retraites.

Dans un fond de pension, la quantité d'argent entrant (cotisations) et sortant (pensions) se compense. Les bénéfices soutirés aux sociétés servent à compenser l'inflation et à payer les sociétés de gestion de fond de pension.

Indirectement, ce système permet d'externaliser  le manque de cotisants nationaux. En investissant à l'étranger, les fonds exploitent le travail extra-national. Ce comportement fonctionne bien tant que tout le monde ne fait pas de même. Mais si tous les pays se mettaient à ce système, les fonds de pension compenseraient à peine l'inflation, avant paiement du gestionnaire.

Le choix d'un système ou d'un autre dépend de votre niveau de confiance dans des fonds privés ou des fonctionnaires et des politiciens. Charybde ou Scylla ?

La retraite par capitalisation est une perte d'impôts sur les capitaux

Car une retraite par capitalisation, sans défiscalisation n'a aucun sens. Or tous ceux qui le peuvent, épargnent de toute façon. Ceux qui épargnent, pensent utiliser leur argent pour la retraite. (Si vous épargnez pour vos enfants, sachez qu'en moyenne, les français héritent à 55 ans : à cet âge-là, qui a besoin d'hériter ?)

La retraite par capitalisation, sera à la fois ponctionnée par le gestionnaire privé, et générera moins d'impôts sur le capital (de toute façon épargné) et son revenu. Alors que la retraite par répartition assure de toucher une retraite proportionnelle au niveau de vie, au moment où les pensionnés la touche, la retraite par capitalisation est dépendante des marchés, ce qui se traduit par un retard dû à la transmission des crises entre les marchés boursiers et le "monde réel".

Laissons le débat ouvert

Quand Sarkozy s'est attaqué au retraite, nous ne pouvons que constater qu'il s'est d'emblée mis des barrières là où il n'aurait pas dû :
 - il ne voulait pas baisser les pensions : son électorat étant principalement les retraités, il joue la démagogie
 - il ne veut pas augmenter l'immigration : voulant récupérer l'électorat du FN, il joue là aussi la démagogie

Il ne reste alors que les propositions du Medef : ce groupe de lobbying populiste patronale. Ils ont rarement des idées viables et juste. Comme montré plus plus haut, repousser l'âge de la retraite est une fausse bonne idée.
Soyons honnête : le conseil d'orientation des retraites (COR) est majoritairement à droite ; les patrons, les élus de droite (sénateurs et députés) et les "experts" choisis par le gouvernement qui y siègent, sont majoritaires. Le résultat ne peut qu'être celui choisi d'avance par le gouvernement. Le COR ne sert que de caution morale aux plans farfelus pour faire semblant de sauver la retraite, tout en engageant les français vers la privatisation du système de retraite.

D'autres voies sont possibles, comme le départ progressif en retraite : un mélange de temps de travail et de pension de retraite partielle.

Le problème des retraites est l'un des rares cas où la meilleure solution est probablement un mélange de toutes solutions.

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