mardi 29 octobre 2013

Qu'est-ce que le rire ?

Le rire est un réflexe impliquant le visage, les cordes vocales et les muscles respiratoires, qui consiste à expulser de l'air de manière saccadée avec vocalisation.

Le rire ne s'apprend pas : tous les humains savent rire.

Le rire est déclenché plus souvent en groupe que seul ; ce qui tend à prouver son rôle social.

Le rire est dit "communicatif". Les expériences prouvent qu'une blague racontait avec des rires au bon moment, déclenchera plus facilement des rires chez les sujet que sans rire. Ces expériences justifient l'utilisation de rires enregistrés dans les émissions de télévision. Ceci tend aussi à prouver le rôle social du rire.

Une fois le premier rire déclenché, le sujet aura tendance à rire plus facilement par la suite ; ce qui tend à prouver que le rire est lié à un état d'esprit.

Le rire est souvent concomitant avec un sentiment de bien-être : ils ont certainement une cause commune, mais ne sont pas subordonnés l'un à l'autre.

Les causes du rire

Mettons de côté les drogues, et le gaz hilarant.

Une cause de rire est l'humour. Une autre est le rire de quelqu'un d'autre. Pour bien comprendre les ressorts de l'humour, il convient d'étudier les causes du rire.

Chez des singes, des cris ressemblant à des rires ont été identifiés. Comme quoi le rire n'est pas le propre de l'homme, contrairement à ce qu'affirmait François Rabelais. La situation dans laquelle le rire est constaté est la suivante. Un tigre s'approche d'une colonie de singes. Les singes crient de peur, et ils montent tous dans les arbres. (La peur, et les cris d'effrois sont aussi des réflexes à caractères communicatifs). Quand le tigre s'éloignent, les singes émettent des cris saccadés ressemblant à des rires.

Selon toute vraisemblance, le rire serait donc le signe qu'un danger se révèle soudainement faux.

Le rire est communicatif, car le groupe a besoin de savoir que le danger est faux. Le sentiment de bien-être concomitant au rire est là pour contrer la tension de la peur. Être dans un endroit où des gens rient de temps en temps, indique qu'il s'agit d'un lieu sûr pour le groupe.

Structure d'une histoire drôle

Une histoire drôle est composée de deux parties :

  • la mise en situation plus ou moins longue, qui amène la tension. La tension est basée sur des peurs.
  • la "chute de l'histoire" qui par un changement de perspective, ou une révélation qui montre que le danger était faux.

Voici un exemple :

Deux oeuf sont dans une poêle. L'un dit :
- Il fait chaud, hein ?
L'autre répond :
- Aaaaah ! Un oeuf qui parle !!!..
Pour l'histoire, ci-dessus, sachez qu'elle fait beaucoup plus rire, si le "Aaaaah !" est dit fort et soudainement, afin de faire sursauter l'auditoire.

L'humour absurde repose sur le fait de commencer une histoire en apparence dans un monde réel. La chute montre simplement que le monde décrit est absurde, et que toute notion de danger n'est plus la même.

Les histoires sur les curés, les gendarmes, les hommes politiques reposent sur le danger de se moquer des ces personnes de pouvoir.

Les blagues racistes, sexistes, etc reposent sur des dangers ressentis comme tel par ceux qui en rit.

L'humour et l'intelligence sociale

A chaque âge, ses blagues : les petits enfants rient du caca et du pipi, quand ensuite il rit de Tom et Jerry qui s'envoient des tartes à la crème, puis des blagues de sexe. Les peurs de l'enfant se déplacent, et les thèmes des sujets drôles aussi.

L'intelligence sociale est de comprendre quelles peurs vous partager avec la personne avec qui vous communiquer. Ainsi une bonne blague sur les blondes ne fera certainement pas rire une blonde. La meilleure blague belge, ne fera pas rire un belge. Laissez un anglais faire de l'humour sur lui-même et le peuple britannique : c'est drôle rien qu'en soit, mais si vous en rajouter une couche, ce ne sera pas drôle si vous n'êtes pas anglais.

Une série télévisée humoristique prend le temps de créer et mettre en place des personnages auxquels le spectateur peut s'identifier. Cette mise en place permet de créer des situations où le spectateur comprend les craintes des personnages. Ce n'est pas pour rien que les personnages de ces séries sont souvent maniaques. Une série comme Monk utilise à fond ce genre de personnages. Le personnage principale n'est d'ailleurs pas le seul maniaque de la série : l'infirmière a des problèmes d'argent alors que son patron, Monk, est radin, l'inspecteur a des soucis avec sa femme, etc.

Votre humour montre votre intelligence sociale, c'est à dire votre capacité à vous adaptater et à cerner quels sont les peurs de votre interlocuteur.

Le plus dur est de faire de l'humour universel. Les interactions sociales sont souvent les premières sources de l'humour, surtout dans nos sociétés modernes qui ont eu tendance à éliminer tout danger externe.

Le plus absurde est bien entendu de vouloir faire de l'humour universel tout le temps. Les "private jokes" renforcent le groupe. Mais l'intelligence sociale doit venir de celui qui fait de l'humour, pas de celui qui ne rit pas à une blague qu'il n'aime pas ou ne comprend pas.

Le rire dans les autres cultures

La moquerie consiste à baser l'humour sur le fait que quelqu'un se donne de grands airs sans en avoir l'envergure. Il y a bien ici un notion de danger. Une croyance européenne et américaine tenace est de rapporter tous les rires à de la moquerie. La moquerie n'est qu'une petite catégorie.

On peut être drôle sans être ridicule. On peut être ridicule sans être drôle.

Au japon, par exemple, le rire est utilisé pour chasser les esprits malveillant. Le but, ici est de chasser une peur qu'on sait irrationnel.

Un européen et sa petite amie d'origine asiatique voyageait en voiture. Tout d'un coup un animal traverse la route, et le conducteur l'évite après une manœuvre. Le femme se met à rire. L'européen ne comprend pas : il croit d'abord qu'elle se moque de lui. Son amie lui explique qu'après un danger subite et évité, tous les gens de son pays rigolent. Il ne s'agit pas de moquerie.

Le danger de la banalisation

Les auteurs des guignols de l'info attribuent la victoire de Jacques Chirac, au fait qu'ils l'ont rendu sympathique au travers de sa caricature. La question est bien entendu de savoir comment on en rit.

Rappelez-vous de l'exemple des singes : il peut être extrêmement dangereux de fréquenter quelqu’un qui rit en présence d'un réel danger. Un tel individu est ressenti comme fou, et à éviter. Un réel danger ne doit pas être une source de rire.

Mais il faut faire preuve de discernement dans cette règle. Il n'est pas drôle de se moquer du réchauffement climatique, mais il est drôle de se moquer de ceux qui refusent d'y croire, par exemple. (Ils continueront de réfuter le réchauffement climatique quand ils auront de l'eau jusqu'aux genoux : ceci est un trait d'humour).

Répondre à l'humour ou à l'insulte par l'humour est une forme d'intelligence, tel Cyrano et sa tirade du nez, ayez du panache.

Conclusion

Rions-en tous ensemble pour que le ciel ne nous tombe pas sur la tête.

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