Je suis ni pour ni contre, mais je trouve tout simplement cette mesure ridicule.
René Dutrey est au parti Europe Écologie Les Verts, ce qui rend son jugement quelque peu partial sur la question.. Mais surtout, je suppose qu'il habite Paris, se déplace en vélo et n'a donc aucune idée de ce qui se passe sur le périphérique et n'a même pas la moindre notion sur la théorie de la circulation automobile.
Ce qui l'intéresse, doit être de se faire réélire en utilisant l'ignorance des bobos parisiens sur ces questions.
Selon lui, réduire la vitesse sur le périphérique permettrait :
- de baisser de 5% les émissions de polluants
- de fluidifier le trafic en évitant les effets accordéon. Il a même dit à la télé que ça décongestionne les sorties du périph'.
- de réduire les nuisances sonores de 1 à 2 dB
80 km/h sur le Périph' ?
Qui a déjà pris le périphérique sait qu'il est difficile d'atteindre la vitesse de 30 km/h de toute façon. Autrement dit, quand la pollution est maximum, personne ne roule vite ! Les pollutions sonores et aériennes dûes aux voitures sont plus le fait des voitures qui ne roulent pas que de celles qui avancent réellement.Quand on peut rouler à 80 km/h, c'est en fait qu'il y a très peu de monde sur le périphérique. Autrement dit, l'impact d'une telle mesure est annulé par le fait que très peu de véhicules arrivent à atteindre une telle vitesse sur une journée.
C'est d'ailleurs pour ça que je me dis ni pour ni contre à la base : de toutes façon ça ne changera pas grand chose !
Nous allons tout de même faire semblant de croire que cette mesure va réduire la vitesse de 80 à 70 km/h pour contredire les autres arguments de René Dutrey.
Le temps de parcours
Argument choc de René Dutrey : le temps de parcours du périphérique en faisant le tour n'est allongé que de 4 minutes.Je lui retourne son argument : 270 000 véhicules vont polluer 4 minutes de plus les alentours de Paris chaque jour !
Réduire la vitesse sur le périphérique permettrait de baisser de 5% les émissions de polluants ?
Il existe bien des articles qui explique que rouler sur autoroute à 110 plutôt que 130 permet d'économiser 1 litre d'essence : les fameux 5%. René Dutrey a bien l'air d'extrapoler ce résultat avec les vitesse 70 et 80 km/h.
Sauf qu'un véhicule à énergie thermique utilise des rapports de vitesse au niveau de sa transmission. La consommation à 80 km/h est la même qu'à 60, 40 ou 20 km/h, tout simplement parce que le conducteur appuie de la même manière sur la pédale d'accélération !
Donc la consommation à 30, 50, 70 et 90 est sensiblement la même et légèrement supérieur à 20, 40, 60, et 80.
Même si la vitesse était constante, René Dutrey aurait tord !
Moins de bouchons aux sorties ?
Voici un résultat de la théorie de la circulation, qui est contre-intuitif : quelque soit la vitesse le débit maximum d'une route (nombre de véhicules par minute) reste quasiment constant.En excluant les petites vitesse, le débit maximum d'une route ne change pas à cause des distance de sécurité. Ces distances dépendent du temps de réactions des humains, soit 2 secondes. Donc une route ne peut pas débiter plus d'une voiture toutes les 2 secondes par voix, quelque soit la vitesse.
Dans ma démonstration, j'ai négligé la longueur des véhicules (3 à 4 m). Pour les petites vitesses, la longueur des véhicules ne peut plus être négligée.
Ainsi, le nombre de véhicules voulant sortir du périphérique à un moment donné ne changera pas.
Moins de bruit ?
En fait en réduisant la vitesse, vous augmenter le nombre de véhicules que peut contenir un tronçon de route. Les distances de sécurité étant réduites, plus de véhicules circulent.Je reprend aussi l'argument du régime du moteur avec les rapport de vitesse : à 70, le régime du moteur est plus haut qu'à 80 car il faut utiliser un rapport de vitesse inférieur. Les deux réunis, me laisse penser qu'en roulant moins vite, on peut faire plus de bruit.
René Dubrey : une vision dogmatique anti-bagnole
Ce n'est pas moi qui le dis, mais le blog "Paris est sa banlieue". "Il a une analyse dogmatique et politicienne, lourde d’incompétence du dossier." Le dossier était "la mobilité en Île de France".Le pire est que l'article que je cite date de 2006. Le personnage n'a pas bougé d'un iota depuis 6 ans. Malgré le vélib, l'autolib, les couloirs de bus géants avec muret et infranchissable, le retour des tramways, la mairie peine à prouver l'utilité de ses mesures anti-voiture !
Selon Atlantico, la mairie de Paris manipule les chiffres pour faire croire que les parisiens utilisent moins leur voitures : "les statistiques de l'observatoire des déplacements de la mairie calculent le nombre de véhicules à quatre roues passant sur un kilomètre de voirie en une heure. Les embouteillages réduisant ce chiffre, ils sont comptabilisés comme ayant contribué à diminuer la circulation ! Bref, la maire tire parti de sa propre turpitude"